Semaine de quatre jours: «Ça permet d’avoir une vraie fin de semaine»
Un sondage révèle que six Québécois sur dix veulent avoir cet avantage social en premier
«Ça permet d’avoir une vraie fin de semaine», lance sans détour au Journal Antoine Bordeleau à propos de la semaine de travail de quatre jours, qui lui permet de se reposer pour de vrai et d’être bien plus créatif au boulot.
«Quand tu reviens le lundi, tu es tellement plus productif», confie Antoine Bordeleau, directeur marketing du studio de jeu vidéo montréalais ManaVoid Entertainment, membre du collectif Indie Asylum. Comme lui, de plus en plus de Québécois ne jurent que par ce nouvel horaire.
«Je n’aime pas avoir des réunions pour avoir des réunions. C’est “Le symptôme du cinq jours semaine”», illustre-t-il à la blague.
«Il y a une certaine révolution de l’organisation du travail. La pandémie a accéléré la mise en place du télétravail», analyse Yannick Paradis, directeur des ventes Canada à Talent.com, qui vient de publier un sondage sur la question.
On y apprend que 95% des Québécois s’intéressent à la semaine de quatre jours et que plus de 60% sont même prêts à exiger cet avantage social en premier, soit autant que la flexibilité d’horaire.
«Certains Québécois ont peur d’être moins bien payés (39%) ou de faire des journées plus longues (29%)», note Yannick Paradis de Talent.com.
Or, malgré certaines craintes, le phénomène ne s’essouffle pas. Lundi dernier, un article d’Insider allait même plus loin encore en mentionnant que la semaine pourrait s’écourter encore plus avec l’automatisation et l’intelligence artificielle au cours des prochaines années.
Vendus aux quatre jours
Ces derniers jours, Le Journal a parlé à de nombreux Québécois vendus aux quatre jours.
«Je suis à quatre jours semaines depuis plus de cinq ans. J’adore ça. Il y a un impact sur les finances, mais je ne suis pas trop dépensier», a commenté Guillaume Paré, conseiller stratégique en mobilité au ministère québécois de l’Environnement.
«Je veux passer du temps avec ma fille. Sinon, tu passes la fin de semaine à faire l’entretien et les commissions au lieu d’être avec ta famille», a-t-il insisté.
Pour Juliette Pronovost, stratège chez Canidé, qui goûte à la semaine de quatre jours depuis quelques mois, cette nouvelle réalité à l’effet d’une révélation.
«J’ai plus de temps. Je dors mieux. J’ai moins de stress. Je fais du sport», résume-t-elle.
«Je suis à quatre jours semaines depuis deux ans. C’était une obligation. Je tenais aux trois jours de congés. Mon conjoint travaille aussi quatre jours», a confié la planificatrice mécanique Jenny Boutin-Farbotko.
«Un congé de plus fait vraiment la différence. On profite plus de la fin de semaine», a-t-elle conclu.<
➤ Plus d’un Québécois sur deux accepterait une baisse de salaire en échange de la semaine de quatre jours, mais pour la plupart d’entre eux (40%), celle-ci ne devra pas dépasser 10%.
Source journal de Montréal avec la collaboration de Sylvain Larocque