Chercher un nouvel emploi en secret: 5 précautions
Rien de plus délicat que de chercher un emploi quand on en a déjà un… Voici cinq précautions à prendre pour ne pas saboter son emploi actuel.
- Maintenir une séparation stricte entre travail et recherche d’emploi
Dans le processus de recherche, la règle d’or est de n’utiliser aucune ressource de son employeur actuel pour chercher un nouveau poste. Cet impératif vaut autant pour les ressources matérielles et technologiques (ordinateur, courriel, téléphone, photocopieur) que pour le temps de travail, qui « appartient » aussi à l’employeur. « C’est une question d’éthique professionnelle de base », estime Joseph Anstett, Fellow CRHA, ACC de l’ICF, vice-président en gestion de carrière et coach exécutif chez Optimum Talent. Sans compter que l’historique de recherche et les courriels pourraient nous trahir.
- Établir un bilan professionnel
Avant de se lancer dans l’envoi de CV, on doit d’abord dresser la liste de ses insatisfactions, de ses aspirations et de ses accomplissements et à déterminer pour quel type d’organisation, sur quel type de mandat et dans quelles conditions on souhaite travailler. M. Anstett qualifie cette étape préparatoire de fondamentale. « Elle permet d’éviter de changer d’emploi et d’être insatisfait du changement », explique-t-il. Elle aide aussi à employer efficacement le peu de temps dont on dispose pour les recherches, en plus d’être essentielle pour se préparer à « vendre » sa candidature.
Dans le même esprit, on fixe les entrevues tôt en matinée ou après les heures de boulot. Selon Carolina Castro, CRHA et coach professionnelle chez Vézina Nadeau Labre, l’idéal est un entretien vers 18 h 30. On a alors le temps de se préparer pour la rencontre : chasser de son esprit les dossiers du jour, changer de vêtements, retoucher son maquillage.
3. Présence mais prudence sur LinkedIn
L’indispensable réseau LinkedIn doit être utilisé avec une grande discrétion tant qu’on est encore en poste. On s’en sert pour présenter un sommaire de ses accomplissements et de son parcours, pour étendre son réseau de contacts et pour obtenir de l’information sur les organisations qui nous intéressent.
Hors de question, par contre, de s’y afficher prêt pour de nouveaux défis. Et sur les sites de recherche d’emploi, on ne publie son CV qu’en mode anonyme.
Précaution supplémentaire : on désactive les alertes que LinkedIn envoie à nos contacts lors des mises à jour du profil, pour éviter que nos intentions soient devinées par nos collègues ou notre employeur. On les réactivera lorsque le changement d’emploi sera officiel.
- Les paroles s’envolent, mais les écrits restent
Carolina Castro invite en outre à préférer les démarches de vive voix aux contacts par écrit : on ne sait jamais sous quels yeux pourrait aboutir notre message. Le téléphone, un cinq à sept ou un dîner d’affaires sont à son avis des cadres plus appropriés pour aborder nos « explorations » et indiquer notre « ouverture aux propositions ».
Joseph Anstett croit toutefois que les professionnels gagnent à envoyer leur CV par courriel aux chasseurs de têtes, qui ont l’habitude de la confidentialité et à qui les donneurs d’emploi confient des mandats exclusifs.
- Être prêt à justifier ses manœuvres
Un collègue note la nouvelle photo sur LinkedIn et notre profil fraîchement revampé? On fait valoir que « c’est bon pour l’image de l’organisation – et c’est vrai! », souligne Carolina Castro.
Un autre remarque les vêtements élégants ou le maquillage plus appuyé? En début d’année, on peut présenter ce « moi amélioré » comme une nouvelle résolution, suggère la coach professionnelle. Sinon, on modifie ses habitudes progressivement pour qu’elles passent inaperçues.
Le patron nous interroge après avoir eu vent de notre démarche? « L’honnêteté paie, mais on n’est pas au confessionnal », croit Mme Castro. Une bonne façon de présenter nos démarches est d’en parler en termes d’ « évaluation du marché de l’emploi » ou encore d’ « exploration des possibilités ».
Et s’il importe de mener discrètement la recherche d’un poste qui convient mieux à nos aspirations professionnelles, on n’a pas à se sentir coupable. Joseph Anstett nous rassure sur la légitimité de cette démarche : « La réussite de votre carrière vous appartient. »
Source Anne-Hélène Dupont| / Workopolis