LES EMPLOYEURS MIS AU DÉFI PAR LES ATTENTES DES 16 À 34 ANS
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) dévoilent conjointement les résultats d’un sondage Léger. D’après ce coup de sonde, la volatilité sur le marché du travail québécois est là pour de bon : 59 % des travailleurs âgés entre 16 et 24 ans et 40 % des 25 à 34 ans ont l’intention de changer d’emploi d’ici cinq ans.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il n’est pas surprenant que la compétition entre les employeurs soit de plus en plus féroce. Le désir de changement d’emploi impose une pression importante sur les entreprises qui doivent redoubler de créativité pour répondre aux attentes des chercheurs d’emploi.
La fidélisation des jeunes : une formule gagnante qui reste à trouver
Questionnés sur les mesures à privilégier par un employeur pour les garder, les travailleurs tout juste sortis des bancs d’école sont beaucoup plus nombreux que leurs collègues plus âgés à ne pas pouvoir cerner ce qui les ferait rester dans une entreprise (19 %).
« C’est à la fois une difficulté et une opportunité pour les entreprises. Ça en dit beaucoup sur ce qu’elles doivent préconiser pour améliorer la rétention de leur relève : une approche basée sur la communication et l’ouverture. Il n’y a malheureusement pas de recette magique. Les entreprises qui sauront faire preuve d’écoute se distingueront du lot », déclare M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
« La mobilité interne peut s’avérer un puissant outil de rétention de la relève. Comme les jeunes travailleurs sont plus enclins à penser qu’il faut changer fréquemment d’emploi pour avoir une carrière épanouie, les employeurs devraient mettre davantage en valeur les occasions d’évoluer au sein de leur organisation, que ce soit en gravissant les échelons ou en contribuant à d’autres secteurs de l’entreprise », ajoute pour sa part Mme Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre des CRHA.
Des jeunes très sollicités
Signe que la pénurie de main-d’œuvre s’intensifie, près d’un jeune travailleur de 16 à 34 ans sur deux (49 %) s’est vu approcher au moins une fois par un chasseur de têtes ou un recruteur dans la dernière année. C’est plus que les travailleurs âgés de 35 ans et plus (39 %).
« On se serait naturellement attendu à ce que les efforts d’attraction touchent surtout des postes plus expérimentés et de cadres, mais ce n’est plus du tout le cas. On constate que même les postes d’entrée requièrent une firme de recrutement. C’est vraiment la course aux talents pour tous les âges et types de postes. Et je prédis que ce sera une dynamique pérenne », ajoute M. Blackburn.
Les données révèlent aussi que les jeunes travailleurs démontrent moins de patience dans la durée du processus de recrutement. Un travailleur sur quatre aurait aussi abandonné le dépôt d’une candidature à un poste parce que c’était trop complexe. 83 % des 16 à 34 ans considèrent que la durée maximale du processus d’embauche devrait être de quatre semaines ou moins.
Préparer la relève au marché du travail
Enfin, un peu plus de la moitié des 16 à 34 ans (63 %) estiment que le milieu de l’éducation et leur formation les a préparés adéquatement à faire leur entrée sur le marché du travail.
« Cette perception milite en faveur d’un maillage accru entre les employeurs et les établissements d’enseignement de tous les niveaux. Il faut permettre à la relève – notamment par le biais de stages ou de programmes qui proposent l’alternance travail-étude – de goûter davantage à la vie professionnelle et de faire l’expérience des besoins évolutifs du monde du travail », conclut Mme Poirier.
Ce sondage a été réalisé auprès de 802 répondants de 16 ans et plus, dont 300 âgés de 16 à 34 ans entre le 9 et le 15 février 2023. Pour consulter l’ensemble des résultats, cliquez ici.
Source :
Victoria DroletConseillère principale en affaires publiques et gouvernementalesConseil du patronat du Québec
Patrick LeblancConseiller affaires publiquesOrdre des conseillers en ressources humaines agréés