Plus du tiers des PME canadiennes se sont fait «ghoster»

Ce fardeau qui touche tous les secteurs d’activité a de quoi être «frustrant», selon la FCEI.

 

Vous est-il déjà arrivé qu’une recrue ne vous redonne plus jamais de nouvelles lors du processus d’embauche, ou après qu’elle ait intégré votre équipe? Si c’est le cas, vous n’êtes pas seuls, rapporte la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

En effet, selon un coup de sonde passé en novembre 2022 auprès de 3264 de ces membres, on apprend que pas moins de 36% des PME interrogées ont déjà engagé un travailleur qui a subitement cessé de se présenter au boulot.

Un nombre presque identique d’entreprises a répondu qu’au cours de la dernière année des postulants leur ont posé un lapin le jour de l’entrevue, ou ont «abandonné le processus d’embauche sans donner signe de vie» par la suite, est-il précisé dans le communiqué.

Ce fardeau qui touche tous les secteurs d’activité et qui s’ajoute aux défis de la pénurie de main-d’œuvre a de quoi être «frustrant», indique le vice-président des affaires nationales de la FCEI, Jasmin Guénette.

D’autant que la raison qui justifie parfois ce départ soudain et inexpliqué est le respect du candidat «fantôme» des conditions d’admissibilité à l’assurance-emploi, affirme-t-il.

«Même si la grande majorité des prestataires […] ont probablement l’intention de retrouver du travail, les modifications que le gouvernement compte apporter au régime ne doivent pas les décourager d’accepter ou de commencer un emploi», prévient Jasmin Guénette.

 

Un phénomène en hausse

En mars dernier, l’agence de recrutement Robert Half révélait que pas moins de 43% des 800 dirigeants canadiens qu’elle a sondé étaient d’avis que le phénomène du «ghosting» était plus fréquent qu’avant.

La demande est telle que les travailleurs ne se formalisent plus de froisser quelques plumes au passage jusqu’à ce qu’il trouve le poste de leur rêve, ajoute-t-on.

Ainsi, 43% des personnes qui ont «ghosté» leur nouveau patron l’ont fait parce que l’emploi ne correspondait pas à leurs attentes. Le tiers du temps, c’est plutôt le processus d’embauche qui les a convaincus de ne plus donner signe de vie.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, et éviter de faire les frais de cette tendance, l’équipe de Robert Half vous recommande d’abord de revoir votre démarche de recrutement, afin de la rendre la plus simple et rapide.

Ne minimisez pas non plus votre part de responsabilité dans l’équation : peut-être avez-vous déjà mis fin abruptement à la communication avec des candidats, sans leur donner d’explication. Ainsi, soyez irréprochable dans votre façon de traiter les recrues potentielles, même celles que vous ne comptez pas engager.

L’agence de placement vous encourage aussi à réviser vos offres, pour les rendre si attrayantes qu’elles seront difficiles à refuser.

En plus d’un salaire compétitif, vous pourriez octroyer des bonus à l’embauche, ou encore des horaires flexibles.

Prenez garde toutefois à ne pas créer un déséquilibre avec les conditions de travail des salariés qui font déjà partie de votre organisation.

Lors de vos échanges de suivi après une entrevue, il est recommandé de proscrire les messages génériques et de miser sur la personnalisation. Expliquez-lui par exemple pourquoi il sera un atout pour votre équipe.

La clé, dit-on, c’est de traiter avec respect tous les candidats qui se présenteront à vous.

 

Source Catherine Charron / Les affaires