Promutuel Lanaudière: la petite histoire d’un grand recrutement international
Embauchées en novembre 2021, ses quinze recrues tunisiennes commenceront à bosser en 2023. (Photo: courtoisie)
Après avoir tenté, pendant plus de deux ans de pourvoir localement puis via la régionalisation de l’immigration une quinzaine de postes, la direction de Promutuel Assurance Lanaudière n’a eu d’autres choix que de se tourner vers l’international. Et elle ne regrette en rien sa décision, aussi gourmande en argent et en temps puisse-t-elle être.
C’est en octobre 2021 que la mutuelle a participé à sa première mission de recrutement à distance organisée par Montréal International en Tunisie. Du lot, une quinzaine de candidats a accepté d’immigrer au Québec en novembre 2021.
Une méticuleuse préparation
Avant qu’ils ne posent leurs valises à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau à la fin de septembre 2022, l’organisation n’a pas chômé. Un comité de six employés mené par sa directrice des ressources humaines, Sandra Bruneau, a notamment veillé à faciliter leur accueil, et des logements au loyer raisonnable ont été trouvés puis meublés.
Leur arrivée a si bien été préparée que Promutuel Lanaudière a reçu les félicitations du Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière – qui l’a épaulé dans l’obtention des numéros d’assurance sociale et les cartes de RAMQ de leurs recrues-, raconte, pas peu fière, sa directrice générale Bouthaina Méchichi.
La mutuelle s’est fait un devoir de solliciter des partenaires locaux afin d’intégrer et d’ancrer cette quinzaine de travailleurs et leurs familles dans la région, tient-elle à préciser : «On a fait rouler l’économie locale avec ça.»
Et la cinquantaine d’employés de la succursale y a mis du sien. «Dès le départ ils ont été informés qu’on faisait des démarches pour recruter à l’international, indique Sandra Bruneau qui tient à souligner leur mobilisation. Ça va même jusqu’à la création d’un groupe de covoiturage, car les gens n’ont pas de voiture dans leurs bagages quand ils arrivent ici.»
Une intégration de longue haleine
Bien qu’ils aient presque tous mis les pieds en sol canadien, le chemin de croix de Promutuel Lanaudière est loin d’être terminé.
En plus de continuer à les aider à apprivoiser leur terre d’accueil, comme en tentant de résoudre le casse-tête des places en garderie manquantes pour leurs bambins, l’entreprise doit former ses recrues afin qu’elles puissent pratiquer leur nouveau métier.
Dès leur arrivée au Québec, ses employés se sont lancés dans un cursus spécialement conçu pour leur profil afin de leur apprendre les rouages de l’assurance en Amérique du Nord, et des différences entre la Tunisie et la province.
«On a aussi acheté les services de l’Institut d’assurance du Québec pour les accompagner avant les examens préalables à l’obtention du permis de l’Autorité des marchés financiers».
Ils seront fin prêts au début de 2023.
Le jeu en vaut la chandelle
Si une grande partie du travail d’intégration a été accompli par son équipe, la mutuelle a eu à s’entourer d’experts et à déléguer certaines tâches, concède Bouthaina Méchichi, comme pour aménager des logements.
Forte de cette expérience, la directrice générale est prête à répéter l’exercice, lorsque le besoin se fera ressentir, et encourage les organisations hésitantes à lui emboiter le pas.
«La main-d’œuvre vieillit et les retraites s’en viennent, souligne-t-elle. Un an [de démarches], c’est vite passé, et là on a maintenant quinze employés alors que d’autres sont au même point que l’an dernier. […] Et ça nous coûte moins cher que l’absence de ressource.»
Source Catherine Charron / LES AFFAIRES