Six trucs pour donner du pep à une interview qui tourne en rond

Vous est-il déjà arrivé de vouloir écourter un entretien avec un candidat parce que le courant ne passait pas? Avant de tirer la «plug» pour de bon – inconsciemment ou non –, assurez-vous d’avoir joué toutes vos cartes pour redonner un peu de pep à l’échange. Autrement, cela pourrait avoir d’importantes conséquences sur vos embauches futures.

En effet, grandes sont les chances que la personne assise en face de vous trouve la discussion tout aussi pénible, soutient Rae Ringel, membre de la Georgetown University Institute for Transformational Leadership. Échaudée, cette personne pourrait faire mauvaise presse à votre organisation, décourageant peut-être votre prochaine recrue idéale à postuler, indique Rae Ringel dans un papier publié par le Harvard Business Review.

En tant qu’ambassadeur de la marque employeur, vous devez tenter de renverser la vapeur, et ce, même si vous savez très bien qu’il ne se soldera pas par une embauche, affirme la présidente de la firme de consultant en facilitation, The Ringel Group.

Et cela commence par s’assurer de mettre toutes les chances de votre côté pour que la discussion se passe rondement.

Identifiez donc dans un premier temps vos biais inconscients. Remarquez avec qui le courant passe facilement: est-ce avec les candidats issus de certaines écoles? Est-ce avec ceux ayant une appartenance culturelle ou un genre en particulier? En ayant un portrait clair de la situation, vous saurez quand des efforts supplémentaires pour y pallier seront nécessaires, dit-elle.

Vous pourriez aussi partager vos questions en amont: certains candidats auront besoin de plus de temps pour rassembler leurs idées.

Le médium via lequel l’entrevue se déroule compte aussi, d’après la facilitatrice. Une connexion Internet défaillante ne devrait pas nuire à l’opinion que vous vous faites de la recrue potentielle, surtout si c’est vous qui avez exigé la vidéoconférence.

 

Soyez curieux

Malgré toutes ces précautions, l’interview d’embauche peut tout de même être laborieuse. Si c’est le cas, Rae Ringel vous encourage à faire preuve de curiosité, autant pour apprendre à connaître l’interlocuteur que pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles l’échange manque de fluidité.

Peut-être est-ce la première fois depuis un long moment que la personne mène un tel entretien en présentiel. Peut-être la mitraillez-vous de questions en ne lui laissant pas le temps de réfléchir ou de répondre.

Pour certains candidats, le simple fait de devoir parleur d’eux-mêmes peut les rendre inconfortables, et les empêcher de braquer les projecteurs sur leurs talents. Peut-être que cela ne fait tout simplement pas partie de leur culture, ou encore est-ce le fruit d’une neurodivergence, soulève l’experte.

Dans ce genre de situation, la facilitatrice leur demanderait leur point de vue sur un défi que rencontre présentement l’équipe à laquelle la recrue potentielle aspire à se joindre. Cela permettra à l’intervieweur d’observer le schéma de pensée de la personne, indique-t-elle.

Si la discussion tourne toujours en rond, elle suggère d’aller dans la direction opposée. Les échanges non concluants à propos des compétences techniques du candidat pourraient bifurquer vers ses compétences interpersonnelles.

Il est alors possible d’apprécier son niveau d’intelligence émotionnelle, en lui demandant par exemple comment son dernier conflit avec ses collègues s’est terminé, ou encore comment il accueille les commentaires constructifs de ses supérieurs.

 

Redonnez un sentiment de contrôle 

Aussi, elle recommande de cesser de clore les interviews en demandant simplement au candidat s’il souhaite poser une question. Ces moments ne sont pas perçus comme une occasion de réellement poser une question qui brûle les lèvres de la recrue potentielle. Ça ressemble plutôt à un test, à un moment d’époustoufler l’intervieweur avec une requête intelligente, estime l’experte en communication.

Rae Ringel suggère de demander plus tôt dans l’échange ce que la personne interrogée souhaiterait se faire poser comme question, ce à quoi elle aimerait répondre. Cela lui redonnera un peu de contrôle dans une situation dans laquelle on se sent bien souvent impuissant. Ça change d’autant plus la donne si la discussion manque de fluidité, assure-t-elle.

 

Source Catherine Charron / RHéveil matin